Vignoble de Jurançon, une production de qualité de vins blanc secs ou moelleux
Le vignoble de Jurançon peut aujourd'hui s’enorgueillir à nouveau d’une production de qualité. Secs ou moelleux, ses blancs ont tout ce qu’il faut pour séduire.
Les jurançons ont toujours été des “vins doux”, comme disaient nos grand-mères, une particularité due à la situation privilégiée de leurs vignes.
Les baies de gros manseng et surtout de petit manseng, les deux cépages rois de l’appellation concentrent naturellement leurs sucres donnant des vins d’une incomparable élégance, mêlant des notes d’agrumes confits, de fleurs, de fruits exotiques, et de raisins de Corinthe.
Leur grande acidité se fond dans un équilibre nerveux très différent de celui d’un monbazillac ou d’un sauternes, qui les place, à notre avis, parmi les meilleurs liquoreux français.
Depuis une quinzaine d’années, ces qualités intrinsèques des jurançons ont largement bénéficié de l’émulation entre la cinquantaine de vignerons indépendants installés aujourd’hui à leur compte, hors coopérative.
Et une nouvelle génération de producteurs – celle de Henri Ramonteu, de Charles Hours et de quelques autres – dotée d’une dose d’optimisme d’une importance proportionnelle à celle de ses emprunts bancaire a engendré un véritable renouveau au cours de la décennie 80 : meilleure maîtrise des températures, de l’élevage et du soufre, mise en évidence des arômes et de la fraîcheur, etc.
Il n’en reste pas moins que chaque millésime, surtout à l’altitude élevée du vignoble qui le place en limite de maturité, n’est pas toujours capable de “fabriquer” de grands moelleux. Ce fut par exemple le cas du mouillé de 92 ou de 93.
Parent pauvre de l’appellation, le jurançon sec souffre pour sa part d’une situation ambiguë. A la recherche de son style il suscite des avis partagés.
Sous l’appellation Jurançon sec, on trouve donc des vins destinés à une mise en bouteille rapide, venant grossir le bataillon concurrentiel de blancs un peu “techniques”, sans réelle personnalité : honnêtes mais peu exaltants, ils constituent la majorité.
Les vins plus riches, aux élevages sur lies plus longs et mieux travaillés, sont, eux, de vraies grandes bouteilles qui méritent tout autant que les moelleux d’être reconnus, à des prix qui restent, pour l’instant, encore raisonnables.
Localisation Vignoble de Jurançon
Dans le Béarn, à mi-chemin entre Orthez et Lourdes, le vignoble s’étend sur 40 kilomètres, entre Gave de Pau et chaîne des Pyrénées.
L’appellation Vignoble de Jurançon
877 ha produisent 50 000 hl par an. On distingue les jurançons secs, et les jurançons, des liquoreux vendangés par passages successifs, les tries, jusqu’en novembre ou décembre. La mention “vendange tardive” est autorisée depuis peu. Les blans secs représentent à peu près 60 % du volume de la production. La cave coopérative de Gan en produit près de 80 %, à côté d’une cinquantaine de caves indépendantes. On distingue trois zones : celle de Monein au nord, qui produit la moitié des volumes, sur des sols argilo-siliceux. Celle de Chapelle-de-Rousse à dominante de pouddingues (argiles, sables et galets). Plus tardive, on y vendange avec une bonne semaine de décalage par rapport au reste de l’appellation. Enfin, au sud, celle de Lasseube, à dominante calcaire fournit seulement 15 % des volumes.
Le climat du vignoble de Jurançon
L’influence océanique de l’Atlantique tempère les rigueurs montagnardes. Les vignes sont exposées sud ou sud-est, à l’abri des vents du nord et réchauffées par le foehn.